Menu
Newsletter
Nous Contacter
logo réciprocité
Merci ! Votre message a été envoyé avec succès.

Découvrez notre RAPPORT D'ACTIVITÉ 2024 !

Projets marquants, chiffres clés, temps forts d'une année pleine de réussites collectives ! En savoir plus ...

Réciprocité, une nouvelle conception du vivre-ensemble, crée un lien social et intergénérationnel dans le cadre de l'habitat social sur Lyon, Nantes, Marseille et Paris

Réciprocité - Réciprocité - Chasseur de solitude, un dispositif initié citoyen de Petits Frères des Pauvres

Chasseur de solitude, un dispositif initié citoyen de Petits Frères des Pauvres

17.07.2025 solidarité - seniors - lien social
L'actualité La galerie

L'actualité

Dans cette édition, nous donnons la parole à Joanna Adolphe, Chargée de Mission Mobilisation Citoyenne au sein de Petits Frères des Pauvres, association engagée depuis près de 80 ans dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées.

Dans le cadre de notre partenariat autour du dispositif "Chasseur de Solitude", 7 de nos Maisons des Projets et tiers-lieux ont été identifiées comme relais de proximité, pour permettre à chacun d’agir concrètement contre l’isolement.

1. Est-ce que vous pouvez nous présenter en quelques mots le dispositif Chasseur de solitude ?

Joanna Adolphe : Le dispositif est né en 2021, dans le contexte post-COVID, pour capitaliser sur l’élan de solidarité observé pendant les confinements. L’idée était de créer une forme d’engagement citoyen souple et accessible pour lutter contre l’isolement social, en particulier celui des personnes âgées.

Les chasseurs de solitude ne sont pas des bénévoles — pas d’engagement formel auprès d’une structure — mais des citoyens attentifs et engagés dans leur quotidien, en proximité auprès des personnes âgées qui les entourent. On parle d’engagement libre, sans contrainte, selon le principe : "Devenez chasseurs de solitude, où vous voulez, quand vous voulez, comme vous voulez".

Au départ, tout se faisait en ligne : les citoyens téléchargeaient un kit d’engagement contenant des outils simples pour entrer en contact avec un·e voisin·e âgé·e. Ce fonctionnement a permis de diffuser environ 5 500 kits.

Depuis fin 2024, le dispositif évolue : il est désormais déployé via des structures partenaires (CCAS, associations, tiers-lieux…). Ce sont elles qui l’animent sur leur territoire, avec le soutien de l'association Petits Frères des Pauvres qui fournit la méthodologie et les outils. C’est une approche adaptée à chaque territoire, selon son tissu associatif, économique ou ses publics.

Le dispositif est aujourd’hui porté par plusieurs collectivités notamment via les CCAS (Francheville, Saint-Genis-Laval, Caluire-et-Cuire, Lyon, Dreux), ainsi que par Récipro-Cité dans 7 de vos Maisons des Projets et tiers-lieux (à Aix-les-Bains, Gex, Gleizé, Hyères-les-Palmiers, Montigny-lès-Metz, Pornic et Asnières-sur-Seine).

Chasseur de solitude, c’est montrer que chacun peut faire un petit geste, une attention, et contribuer à rompre la solitude. Il ne s’agit pas d’un accompagnement au lien social — rôle tenu par les bénévoles de l’association — mais bien de créer des moments de lien simples, spontanés, et accessibles à tous.

2. Pourquoi est-ce qu’il est essentiel d’impliquer les citoyens dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées ?

Joanna Adolphe : C’est un enjeu de société majeur. Malgré 80 ans d’action des Petits Frères des Pauvres et l’engagement de 15 000 bénévoles, nous n’accompagnons qu’environ 30 000 personnes âgées par an. Or, en France, plus de 2 millions de personnes âgées sont en situation d’isolement, et 530 000 en situation de mort sociale. Le fossé est immense : l’association ne peut pas agir seule.

C’est pourquoi nous développons des dispositifs de sensibilisation du grand public, comme Chasseur de solitude. L’isolement des aînés nous concerne tous : demain, ces personnes âgées isolées, ce seront peut-être nous. Il est donc essentiel que chacun prenne conscience qu’il a la capacité d’agir et un rôle à jouer.

Enfin, il faut mesurer l’impact de l’isolement sur la santé : une étude américaine a montré qu’une journée d’isolement social peut être aussi nocive que fumer 15 cigarettes par jour. C’est un vrai enjeu de santé publique, et cela doit mobiliser l’ensemble de la société.


3. Comment nos Maisons des Projets et tiers-lieux peuvent-ils devenir des relais efficaces pour Chasseur de solitude ?

Joanna Adolphe : Les Maisons des Projets et tiers-lieux ont un ancrage territorial fort et une proximité directe avec les habitants, ce qui en fait des relais naturels pour un dispositif comme Chasseur de solitude. L’engagement citoyen se construit souvent à partir de cette proximité, du lien de confiance avec des acteurs connus localement.

Ces structures peuvent non seulement diffuser les kits d’engagement aux citoyens motivés, mais aussi animer la démarche à travers des temps d’échange ou d'information. Nous mettons à leur disposition une boîte à outils complète : affiches, flyers, guides d’animation, supports de communication, etc., pour les aider à
faire vivre la démarche localement.

C’est encore en phase d’expérimentation — la première convention a été signée il y a moins d’un an — mais les premiers retours montrent que l’impact dépend vraiment de l’implication des structures sur le terrain et de leur organisation. Elles doivent réussir à identifier qui portera le dispositif, comment il sera animé, et quel lieu pourrait éventuellement accueillir les citoyens pour les informer ou leur remettre un kit. Même si ce n’est pas obligatoire, avoir un lieu repéré comme un point d’ancrage renforce considérablement l’impact local.


4. Avez-vous un exemple marquant de rencontre ou d'initiative liée à Chasseur de solitude ?

Joanna Adolphe : Le dispositif n’a pas vocation à être évalué de manière classique : on ne suit pas les relations nouées, leur fréquence, ni les activités menées. L’objectif est avant tout de sensibiliser et de déclencher le passage à l’action, même ponctuel. L’idée, c’est de préserver la spontanéité de l’engagement, sans pression de résultats ou d’efficacité.

Ce qu’on observe, notamment dans les échanges avec les structures partenaires comme la ville de Dreux, c’est que beaucoup de citoyens agissent déjà, naturellement, sans attendre un dispositif. Chasseur de solitude sert à lever les freins pour ceux qui n’osent pas encore franchir le pas, en leur montrant que c’est à la portée de tous.

Un questionnaire mené en 2021 auprès de personnes ayant téléchargé le kit montre d’ailleurs que ce sont surtout l’envie d’agir et le sens de la cause qui les ont motivées. Certaines personnes ont témoigné de rencontres marquantes : “Le kit m'a juste donné l'envie et le courage de le faire et j'ai été à la rencontre de ma voisine de 96 ans qui était seule.” D’autres sont même devenues bénévoles chez les Petits Frères des Pauvres après cette première action.


5. Un dernier mot pour celles et ceux qui souhaiteraient s’engager ?

Joanna Adolphe : Tout le monde peut devenir chasseur ou chasseuse de solitude. On a tous, dans notre immeuble, notre rue ou notre quartier, une personne âgée ou un couple de voisins plus isolés. Il ne s’agit pas uniquement de repérer ceux qui sont complètement seuls, mais simplement d’être attentif à ceux qui nous entourent, d’oser un geste simple, une petite attention, un mot, un lien.
 
Chasseur de solitude, c’est une invitation à agir à son échelle, sans pression, sans objectif de rendement. Juste avec sincérité et humanité. Peu importe votre métier ou votre quotidien : vous aussi, vous pouvez rejoindre le mouvementJe deviens Chasseur de solitude

Et si vous représentez une structure — collectivité, bailleur, association —, vous pouvez aussi devenir partenaire du dispositif : pour sensibiliser vos publics, vos locataires, vos usagers, et contribuer à faire reculer l’isolement social à l’échelle de votre territoire. Je veux en savoir +

Rejoignez le mouvement, en tant que citoyen.ne ou structure engagée.
Chaque action compte.

La galerie

Réciprocité - Media Les chiffres de l'isolement en France